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- Sur les sévices corporels chez le migrant africain

 

Ce travail de réflexion sur les sévices corporels nous a permis d’évoquer d’autres aspects de la question. En effet, les sévices corporels se présentent comme une expression de symptôme liée à la rupture migratoire, ainsi qu’à la relation à l’autre devenue problématique. Dans les différentes observations opérées lors des suivis de familles migrantes, en particulier les familles originaires de régions rurales d’Afrique de l’Ouest, cette pratique constitue le mode principal de l’éducation. Ainsi, il s’avère qu’elle s’accentue en situation d’immigration et en cas de difficulté lié à la langue. Dans une atmosphère où les parents n’arrivent plus à communiquer avec leurs enfants, il s’installe donc un bilinguisme impossible dû au rejet de l’autre et la perception qu’ils ont de ce dernier en tant qu’objet persécuteur. Les parents ne parlant pas la langue du pays d’accueil, et les enfants ne maîtrisant pas leur langue maternelle, il se met en place une relation non verbale et non maîtrisée, faite de violences. Autrement dit, lorsqu’on n’a plus la voix, on fait parler le corps. L’enfant en difficulté sociale étant perçu comme celui qui met la famille à nue, il sera identifié au persécuteur pouvant nuire. Dans la lutte contre le bannissement et la désaffiliation propre à la situation migratoire, le milieu social lui renvoie d’autres discours faits d’injonctions paradoxales, « une double contrainte » entrant dans la formation des psychoses. Cette injonction se traduit dans certaines questions posées aux familles comme : Quelle langue parlez-vous à la maison ?